mardi 2 février 2010

Relecture de Boni de Castellane

J'ai relu rapidement les Mémoires de Boni de Castellane afin d'y retrouver mes citations préférées. Les voici, extraites de la version parue chez Perrin en 1986, laquelle regroupe ses deux oeuvres "Comment j'ai découvert l'Amérique" et "L'art d'être pauvre".

"Si les fées, à ma naissance, m'avaient voulu du bien, "une parcelle de chance n'eut-elle pas mieux valu qu'un tonneau d'esprit ?"" page 118

[à propos de la fastueuse soirée donnée en l'honneur des 21 ans de son épouse Anna Gould] "La note à payer fut salée ; nous avions dépensé trois cent mille francs sans nous en rendre compte. Aujourd'hui une pareille fête dissiperait plus d'un million.

On cria naturellement à l'excentricité. J'avoue que je n'étais pas raisonnable, e
t cependant une mise en scène d'une telle splendeur développe, dans l'esprit de ceux qui savent l'apprécier, des fusées de clarté aussi vives que celles du feu d'artifice lui-même, fait naître des inspirations poétiques de toutes les couleurs, féconde les cerveaux les plus stériles, active l'émotion et la sensibilité nécessaires à toute production intellectuelle ; enfin elle favorise le commerce. Au lieu de me critiquer, peut-être aurait-on mieux fait de me remercier.

Toute cette extravagance n'était destinée qu'à cacher le fond de mon coeur. J'extériorisais mon goût comme j'aurais donné des coups d'épée dans l
'eau pour passer le temps en me disant que l'or qui coulait servirait à me faire pardonner de l'avoir à ma disposition" page 125

"Lorsqu'on a de l'argent, il faut, jusqu'à un certain point, admettre d'être ce qu'on appelle vulgairement "tapé". Cette vue philosophique rendrait bien des riches moins antipathiques." page 150